Une semaine de vacances au soleil peut représenter 43 % de l’exposition annuelle aux UV d’un travailleur en intérieur.
Depuis quelques années, un terme revient souvent dans les discussions sur la santé : le microbiote. Alors que nous comprenons de mieux en mieux que notre estomac joue le rôle de « deuxième cerveau », le lien entre microbiote et peau reste parfois un peu flou. En cette fin d’été, il est pourtant intéressant de se pencher sur l’impact du soleil sur notre microbiote cutané.
Une récente étude s’est penchée sur les effets des comportements de vacances à forte exposition solaire et sur la manière dont ceux-ci influencent la composition et la diversité du microbiote cutané. Ces données montrent qu’une composition altérée du microbiome cutané est associée à un comportement de recherche du soleil sur une période minimale de sept jours. Les participants ont pu être regroupés en fonction d’un changement de classification ITA (Individual Typology Angle) pendant la période de vacances, certains ne montrant aucun changement de classification (déjà bronzés ou peau claire) et d’autres présentant des degrés de changement importants.
L’impact du bronzage sur le microbiote cutané
- Le développement d’un bronzage est associé à une diminution de l’abondance relative des Proteobacteria immédiatement après les vacances.
- La structure communautaire du microbiote se rétablit 28 et 84 jours après les vacances.
- C’est la première étude à échantillonner et analyser les changements dans le microbiote cutané suite à des vacances réelles, stratifiant les résultats en fonction des niveaux de mélanine épidermique.
Comportements d’exposition au soleil et santé de la peau
L’exposition au soleil est le principal facteur de risque modifiable pour le cancer de la peau. Les comportements de recherche du soleil des vacanciers ont été précédemment associés à une mauvaise santé de la peau. Une semaine d’exposition au soleil peut induire des biomarqueurs de photovieillissement et est associée à des comportements de voyage dangereux liés au bronzage. Par exemple, une étude sur des vacanciers danois a montré qu’une période de vacances de six jours représentait 43 % de l’exposition annuelle cumulative aux rayons UV pour un travailleur danois en intérieur. Les comportements d’exposition au soleil varient également en fonction de la couleur de la peau, les individus à la peau claire ayant tendance à adopter des comportements de protection solaire plus sûrs que ceux à la peau foncée, bien que cela soit contesté par certaines études.
Facteurs sociaux et culturels influençant les comportements au soleil
Les différences de comportements d’exposition au soleil observées dans cette étude sont probablement influencées par des pressions sociales et des croyances culturelles. Il existe des pressions sociales et de groupe qui associent l’apparence bronzée à la santé et au bien-être. Il a également été montré que les endorphines, produites dans la peau après une exposition aux UV, contribuent à cette sensation de plaisir.
Changements dans la microbiote cutanée après les vacances
Les communautés bactériennes de la peau sont regroupées par similitude, bien qu’il n’y ait pas de différences significatives dans les principaux taxons bactériens individuels entre les groupes. Les communautés bactériennes jouent un rôle crucial dans l’homéostasie épidermique et l’immunité cutanée. L’exposition aux UV est connue pour endommager les lipides, les protéines et l’ADN de la peau.
Conclusion et recommandations
Cette étude montre que l’exposition au soleil, entraînant un bronzage, réduit l’abondance des Proteobacteria et diminue la diversité du microbiote cutané, avec une récupération après 28 jours. Des études futures devraient examiner pourquoi les Proteobacteria sont particulièrement sensibles aux UV et comment ce changement de diversité affecte la santé de la peau à long terme. L’application topique de Proteobacteria avant l’exposition au soleil pourrait avoir un effet protecteur, limitant les altérations du microbiote cutané.
En augmentant notre compréhension du microbiote cutané et de ses interactions avec l’exposition au soleil, nous pourrons concevoir de nouvelles interventions, telles que des pré- et probiotiques topiques, pour promouvoir la santé dermatologique.









